Randonnée Cilaos-Dimitile-Piton des Neiges-Le Bloc !!

Cette randonnée nous avait été présentée comme étant l’une des plus dure et des plus belles de la Réunion ! Après l’avoir faite, je peux confirmer que les amateurs de sensations fortes y trouveront leur compte ! Les personnes qui ont peur de marcher sur des crêtes vertigineuses ou de monter et descendre des échelles avec sac sur le dos devront trouver un autre itinéaire pour se rendre au sommet du Piton des Neiges. Pour les autres, suivez-moi 🙂

Avant même le début de la randonnée proprement dite, il faut anticiper pour la voiture qui nous attendra à notre arrivée !! Ehh, pas bête hein ?!?
Donc de St-Leu, on laisse la voiture à Cilaos, l’un des 3 cirques qui font la fierté de La Réunion.

Mais avant d’arriver à cette destination, il faut conduire et parcourir la route aux 400 virages (route très vallonée vous comprenez bien !). Et une fois au centre de ce cirque, on laisse donc la voiture devant le gite qu’on avait réservé. C’est un peu comme le cadre qu’on avait connu à Ste-Rose avec le Gite Matilona, ce coup-ci, c’est la Case Bleue.

Je vous conseille un détour si besoin dans ce gite où le gérant nous a bien aiguillé pour le lendemain et notre départ en bus en direction de St-Louis. Puisqu’il est temps de manger, on trouve une bonne table d’hôte. Je ne me souviens plus du nom… Dans la rue principale, une petite terrasse, et la femme du gérant confectionne moulte confitures avec des parfums très bon comme banane-vanille, bibasse ou encore de la gelée de gingembre pour la cuisine…

Arrive ensuite relativement rapidement le temps de se reposer car la journée du lendemain s’annonce assez dense en activités 🙂

Le samedi matin, en effet, on s’est lever vers 6h pour avoir le temps de petit-déjeuner sur une terrasse de boulangerie dans le centre de Cilaos. Outre la mauvaise humeur de la boulangère (tout le monde ne peut pas être matinal !), les brioches (appelée Macatias) étaient très bonnes, surtout celles fourrées au chocolat, pensez-vous !!

Après avoir redéposer la voiture devant la chambre d’hôte car le gérant nous avait donné son autorisation, et surtout sa bonne volonté à nous la surveiller, on se lance à la recherche de l’arrêt de bus qui nous conduira à St-Louis où une voiture nous attendra pour nous conduire au Dimitile.
Le bus est d’une ponctualité qu’on ne retrouve pas partout à la Réunion et mon respect va directement au chauffeur qui a su négocier en main de maitre les 400 virages dont plusieurs ont nécessité des manoeuvres en laissant l’arrière du bus (et ses occupants) légèrement au-dessus du vide !!
de la route donc jusqu’à St-Louis, un petit café au niveau de la gare routière (ah oui, le trajet pour information entre Cilaos et St-Louis est à 1,5euros.), et nous voici dans la voiture qui nous conduit à un portail d’où sera donné le départ d’une courte marche en direction du gîte marron du Dimitile.

Il nous a fallu en gros 2h de marche tranquille accompagnées d’information sur la faune et la flore Cet humble connaisseur de la nature a tellement de cordes à son arc qu’il serait trop long de parler de lui mais ce fut un plaisir de faire sa connaissances et d’apprendre tout un tas de trucs !
La soirée organisée pour la Fet Kaf (célébration de la fin de l’esclavage) a été relativement courte pour nous car on doit se reposer pour la grande marche du lendemain mais l’ambiance a été superbe et les chants et danse Réunionnaises ont mis de la gaité dans ce « camp » 🙂

A 5h le dimanche matin (et oui, pas de grass’ mat’ pour les braves !!), on se lève pour prendre le petit déjeuner, profiter de la belle vue sur tout le cirque de Cilaos et après tout le rangement, on prend la direction du piton des neiges à 6h35 sous un ciel bleu azur qui nous promet de belles vues tout au long de la marche (la notion de nuages n’est pas même imaginable !! alors celle de la crème solaire semble raisonnable ;).
Les premières heures de marche sont agréables et quand on nous parlait de grandes échelles, vertigineuses (patati, patata…), on commence à se poser des questions sur « est-ce des légendes ? avec un panneau à l’entrée ou sortie de randonnée qui dit : « annoncer ceci aux randonneurs : « vous verrez qu’il y a de grandes échelles, que ça fait peur… » pour limiter le nombres de personnes sur ce sentier »… Bref, on rigole bien, les sacs sont lourds mais équilibrés sur le dos donc tout va bien !

Et ça, ben jusqu’à 8h20 (après 2 heures de marche en gros), quand on se retrouve en haut d’un truc inimaginable… (sauf dans ladite légende !) Une  échelle énorme, très haute… et qu’il ne vaut mieux pas rater car c’est en contrebas à 300mètres qu’on risque de se retrouver !!

Des photos avant, pendant et après pour prouver notre passage et hop, 46 barreaux plus bas et la première échelle franchie, nous voici donc au coeur du sentier ! Et là, les échelles s’enchainent, 12 au total… dont certaines par série de 3 alors qu’à 2 personnes, on ne peut même pas les franchir les unes après les autres tellement les paliers intermédiaires sont étroits ! on descend, on monte les échelles, un chouilla d’escalade (marche avec de l’aide avec les mains pour les plus hautes marches) sur certaines portions mais pas au point d’y enlever le sac à dos. Des bonnes sensations fortes qui font qu’on s’amuse quand même bien !

4h après le début de la randonnée, on quitte les crêtes étroites pour descendre dans une plaine qui nous change carrément de biodiversité : on se croirait dans la savane africaine, et on arrive à une bifurcation vers la plaine des cafres et le plateau de Kerveguen… C’est dans cette plaine qu’on s’amuse à prendre des photos dont celle qui fait penser à l’aventure des Poussin lors de leur traversée de l’Afrique à pieds !

11h40 et l’heure est au lavage du visage au gîte du Piton des neiges, du plein d’eau et de la collation. Beaucoup de marcheurs s’y arrêtent pour faire une pause toilette et puisqu’on a bien marché, nous, on en profite pour se reposer un peu !

En effet, le temps de marche et de pause a été de 5h05… Les panneaux qu’on a pu voir au début du sentier nous donnait le temps de 6h pour jusqu’au Piton… Mais on s’est dit que c’est un peu comme le Mont Blanc : les temps et distances indiqués sont jusqu’au bas, ou au gîte. Dans le cas du sommet, il aurait été indiqué « sommet du… ». On ne s’était pas pressé, on a bien rigolé, on a fait en gros 30 minutes de pause tout cumulé avec les pleins en nourritures des poches latérales du sac… Et au début du passage des échelles, l’appréhension (il faut l’avouer, un vide de 300mètres ou plus en dessous laisse à réfléchir et fait prendre certaines précautions !!) associée aux sacs d’environ 12kg pour Laetitia (avec matelas ultralight pour les nuits de bivouac) et environ 15 kg pour moi (avec la tente) nous a permis de marcher régulièrement mais avec précautions. D’ailleurs pour revenir au contenu des sacs, on s’était réparti la nourriture, je portais les réserves d’eau, et chacun avait son linge et son sac de couchage.
à 14h40, il est temps de partir tranquillement pour la dernière ligne droite qui nous mènera au sommet du piton des Neiges, point culminant de l’ile de la Réunion à 3070mètres au dessus du niveau de la mer. Montée sur un sol qui ressemble à celui qui mène jusqu’au Grand Bénare depuis le Maïdo : rocailleux, petits arbustes… mais les spécialistes de microclimat annonceront sans doute que ce sont 2 atmosphères différentes parmi les 200 sur l’ile !

Il est 16h15 quand on arrive en haut du Piton des Neiges au niveau dex Box construits en pierres pour abriter du vent les bivouaqueurs (purée, il existe ce mot ? ou plutôt campeurs alors, c’est mieux hein ?)
La température a bien descendu et avec la sueur de la marche, on ne tarde pas à se couvrir, ranger les affaires, monter la tente, se restaurer un peu avec une tablette de chocolat amenée pour l’occasion ! Du chocolat Mascarin avec du Sel de St-Leu et du caramel, hummmm, pas mauvais dites donc ! C’est aussi l’occasion et le moment de prendre des photos avant et pendant le coucher de soleil ! On a pris le meilleur box des 4 car on est dans le plus haut proche du sommet !! Et un gars super sympa qui venait de faire l’ascension depuis Hell-Bourg nous demandait et proposait si on était partant pour partager le diner, papoter et tout… Donc nous, super partants, mais il devait demander à sa soeur si elle était d’accord ! Et à la venue du gars, seul, on avait compris et il l’a confirmé, que sa soeur ne voulait pas trop… arfff, la gourde ! il semblait aussi déçu que nous de venir nous annoncer ça ! Bien dommage !
Il est à peine plus de 20h15 quand on éteint toutes les lumières de la tente pour un repos bien mériter et un réveil qui s’annonce très tôt le lundi matin pour contempler le lever de soleil !

Après une bonne et agréable nuit au chaud, à l’abri du vent (mais on était quand même bien couverts), on se lève à 4h50 après avoir entendu les premiers randonneurs atteindre le sommet. Ils avaient du quitter le gîte du Piton des neiges aux alentours des 3h ! On a appris par l’un d’eux qu’il avait plu la première heure de leur marche ! Un peu la loose quand meme ! en plus de devoir être matinal, sous la pluie et de nuit, l’ascension n’a pas du être de tout repos !!

Superbe moment dans le froid du Piton, et inoubliable ! Des photos, encore et toujours et au moment de plier la tente, les randonneurs qui regagnent le gite s’arrêtent pour papoter, et à nous entendre dire qu’on avait bien dormi, on sentait la jalousie de ceux qui nous annonçaient qu’ils n’avaient pas pu dormir à cause du bruit, de l’humidité et de la foule du gîte !

On repart donc tranquillement à 6h30 du sommet après avoir recroiser le campeur de la veille. Sa soeur a à peine daign nous regarder et dire bonjour… Tout le monde ne peut pas être sociable, ça se comprend !
Tous les randonneurs ayant dormi au gîte avaient déjà quitté le sommet donc c’est seul qu’on fait la descente et on retrouve certaines personnes au gîte quand on y arrive à 8h. Il fat bon, il commence même à aire chaud. On en profite donc pour enlever les couches superflues de vêtements, faire le plein en eau, manger de la pâte d’amande (purée, quel bonheur d’en avoir trouver le jour des courses !!) et repartir tranquillement après une toilette à 8h25 en direction du Cirque.

La descente jusqu’au bloc est annoncée au niveau du gîte pour 3h. On sent que les sacs se sont allégés avec la nourriture en moins, les bouteilles d’eau qui n’ont pas toutes été re-remplies et c’est donc agréable de descendre ! Ce n’est toujorus pas mon truc (et oui, je dois être l’un des seuls fous à préférer les montées et à quelques fois mettre moins de temps à faire des trajets en montant qu’en descendant !!). Bref, à peine 2 heures plus tard (10h10) on arrive au bloc, sur le parking très fréquenté par les marcheurs qui font l’aller-retour pour le Piton des Neiges. Je n’imaginais pas que le centre ville de Cilaos était si loin mais on a marché une heure en suivant la route pour retrouver la voiture. Evidemment, photos du centre ville et de son église qui font la célébrité du cirque et il serait rare de voir une carte postale de Cilaos sans son lieu saint.

Un repas dansun restaurant que je déconselle vivement : « chez Miko Fils » sur la route principale. Les serveuses n’ont pas du être payées pour sourire, nous prenne pour des touriste-vache-à-lait… et c’est sans complexe que je demande pourquoi dans un carrie à Cilaos, les grains qui accompagnent ce fameux plats réunionnais ne sont pas des lentilles de Cilaos ! la raison du prix a été la seule réponse de la serveuse… Avec ma compagne de route, c’est donc sur des fous rire qu’on lance le débat des pourboires dans les restau français, les critères pour les donner, la valeur… une notion qui n’aura pas éfleuré le porte-monnaie au moment de quitter le restaurant, bien sûr !!

La route des 400 virages ponctuent ce fabuleux week-end et c’est à l’annonce des +39°C e la devanture d’une pharmacie à St-Leu qu’on fait le point de la différence de température depuis le froid matinal du sommet du piton ! (environ 35°C, pas mal hein ? 😉

A bientot pour de prochaines aventures !

Quelques chiffres :
durée totale de marche : 1er jour : environ 7h / 2ème jour : environ 3h30
distance parcourue : ???
dénivelé : environ 1400m positif le premier jour et environ 1800 négatif le deuxième jour
nombre de marcheurs au départ : 2
nombre de marcheurs à l’arrivée : pareil 😉
nombre de photos prises : environ 230
quantité d’eau prises et bue pour l’occasion : beaucoup car on est parti du Dimitile avec les poches d’eau (2L et 3L, et 3 bouteilles de 1L et 1L de jus multivitaminés)

Album photos de l’aventure

Informations de la randonnée extraite du logiciel CartoExplorer 3 :
Distance parcourue : 27km
Dénivelé positif cumulé : 2521 mètres
Dénivelé négatif cumulé : 2390mètres
Altitude : min. : 1117m / moy. : 2122m / max. : 3056m

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